Criée et coup de gueule

Bar moucheté
Maquereau
Sortie de bon matin pour juger par moi-même de la hauteur des vagues de tempête sur les empierrements du môle, j'en suis revenue à l'heure où les ouvriers de la criée terminent le chargement des camions de marée. "Il n'y avait pas grand chose aujourd'hui, ma bonne dame, vous avez vu le temps ?" Oui, j'ai bien vu, mon brave monsieur, que même par marée de 90 les vagues d'un moyen coup de suroît arrosent largement toute la zone artisanale, cette langue de terre gagnée sur la mer il y a plusieurs dizaine d'années pour protéger le port et renforcer sa capacité économique.

Il y a soixante ans, alors gamine, je m'aventurais avec effroi au bout de la jetée lancée vierge dans la mer, seule défense des pêcheurs contre les vagues d'un temps de chien. Les digues se sont élevées et élargies depuis. La mer a suivi, plus haute, plus forte. Elle gagnera, c'est sûr !