Loch Ness
Par Agate le jeudi 13 décembre 2018, 14:24 - Saison 2018 - Lien permanent
Il était annoncé sur les fichiers météo, il est tapi dans les brisants de la
sortie du port, le monstre de la météo chaotique de ces jours-ci. On avait cru
pouvoir le fuir en se glissant dans une lucarne vers la Corogne. Las ! A
la première entrée dans le journal de bord, une fois passé le chenal de la
Grise - entre l'Île d'Her et celle des Pucelles ;) - on a constaté que les
instruments ne s'accordaient pas sur le point GPS. Sans synchronisation, il
était difficile en l'état de fonder sa navigation sur ce système. Il fallut se
résoudre à faire demi-tour, se réamarrer à notre ponton d'attente, en sachant
qu'une prochaine occasion ne se présentera pas avant Noël. On se terre...
Mais le monstre serait-il entre les jetées ? Depuis des semaines, les
équipes techniques jouent aux chaises musicales avec les embarcations du port,
histoire de ménager la place aux évolutions de la drague et de la plateforme
technique en grandes manoeuvres de repiquage de pieux. On pensait, en partant,
s'éviter la proximité de ces gros engins. Et puis, ce matin, on a été réveillé
par la suceuse du trépan logé dans l'aspirateur de la drague, qui commençait à
attaquer les fonds dans notre environnement. Quand on a senti un frottement
contre la quille de Nimic II, la barge était à moins de dix mètres, le
museau de son tuyau logé dans l'eau boueuse, invisible, menaçant, dans notre
direction. On a manifesté notre émoi aux ouvriers. On s'est fait rembarrer sans
le moindre respect.
Elle est bien agitée cette
période, où les 'professionnels de la profession' semblent ne plus accepter la
moindre remarque des 'plaisanciers' pour qui ils travaillent et qui pourtant
financent leur activité... Le monstre est partout.