Réveillon à la mer

Météo de Nouvel An
Une hirondelle à bord
On a largué les amarres à la Saint-Sylvestre en début d'après-midi, avec une météo maussade quoique prometteuse : peut-être une dizaine de jours en régime d'est garantissant une calme traversée du golfe et une descente vers les Canaries dans les meilleures conditions. On passait la bouée de la Grise avec toute la voilure établie au portant sous pilote. Route au 220, la mer est belle, le vent léger, la vitesse entre 4 et 5 noeuds, c'est l'euphorie du grand départ. Ça n'a pas duré.
Dès la tombée de la nuit, soit deux heures et demie sans charge au moteur, on notait une baisse à 88% de la charge du parc des instruments de navigation, qui reçoit pourtant en priorité les imports des panneaux solaires (manifestement inopérants avec ce ciel plombé) et de l'hydrogénérateur (pourtant en situation favorable d'autant que la vitesse augmentait à six noeud avec le vent forcissant). Le moniteur donnait une autonomie de 10 heures. On est alors passé en couplage avec le parc de batteries lumières histoire d'améliorer notre autonomie, soit 22 heures dans ces nouvelles conditions. Et puisqu'on était parti pour réveillonner en mer, on décidait de ne décider que le lendemain ;)
A l'heure de l'extinction des feux le 1er janvier, on a découvert une hirondelle de mer transie dans le cockpit, on lui a promis de la ramener à terre. L'autonomie était passée à 13 heures, et le ciel commençait à s'éclaircir, laissant espérer l'apparition du soleil et l'apport d'énergie par les panneaux solaires. On a alors lancé une requête météo. Ca nous a pris vingt minutes de connexion satellitaire tout de même, pour constater une dégradation des conditions au niveau de la Corogne. La raison était de rentrer à l'Herbaudière. Pour ramener l'hirondelle au sec, bien sûr.
Lever de soleil babord amure
Coucher de soleil tribord amure Chacun aura deviné que, du coup, il fallait rentrer au près. Nos dix-huit heures de grand largue babord amures se sont soldées par soixante heures de près en tirant des bords à voilure progressivement réduite dans le vent forcissant, pour se terminer le dernier jour avec deux ris dans la grand-voile et la moitié du foc enroulé, avec 20 à 30 noeuds de vent et une mer agitée. Heureusement le bateau navigue tout seul barre amarrée dans ces conditions, plus besoin de pilote, et comme le soleil est apparu le 2 janvier, les batteries se sont stabilisées à 70% de capacité. Ouf !
On frôle Belle-Ile
Après un coucou au Goulphar, Nimic II a croisé sa route à la bouée de la Grise pour rentrer avec le flot dans la nuit du 3 au 4 janvier. La capitaine a connu un grand moment de solitude pour l'arrivée au ponton de nuit par vent d'est de 20 noeuds. Le bateau s'est retrouvé en drapeau par l'arrière, il a fallu une demi-heure de reprise d'amarres pouce à pouce pour regagner sa place au ponton visiteurs, sans casser personne dans le port Yess !
L'hirondelle est arrivée vivante, mais pas bien en forme. Peut-être ses mânes nous ont-elles jeté un sort, parce que le lendemain, en complétant mon amarrage, je me suis retrouvée à l'eau, juste à l'endroit où je l'avais délicatement déposée pour qu'elle rejoigne les éléments de l'univers.
Epilogue. On a peut-être trouvé une explication à la défaillance de l'hydrogénérateur : un des boulons de fixation a sauté ! Cela vient compléter la liste des menues défaillances que ces trois jours de mer ont apportées, et qu'on va s'attacher à réparer en attendant la prochaine fenêtre météo et les visites de nos amis.
Hydrogénérateur déboulonné