lundi 31 décembre 2018
Par GA696-GANDI le lundi 31 décembre 2018, 11:33
Ce n'est pas la perspective de la nouvelle année, c'est l'examen attentif du
fichier météo de ce matin qui m'y invite : je me prépare à passer le
réveillon en mer ! Bonne année à tous, je vous embrasse
vendredi 21 décembre 2018
Par Agate le vendredi 21 décembre 2018, 18:25

C'était le projet, arriver aux Iles avant l'hiver, y retrouver notre partenaire
de coeur. En ce jour de solstice, il devient évident que ni l'un ni l'autre ne
se feront. La voile n'est pas une science exacte. Le superbe arc-en-ciel
signale la prochaine fin de la tempête. Nimic II attendra encore avant
de prendre son élan vers le sud.
Les cartes aussi semblent d'accord. Alors, on les laissera dans cet ordre
gagnant ;)

jeudi 13 décembre 2018
Par Agate le jeudi 13 décembre 2018, 14:24


Il était annoncé sur les fichiers météo, il est tapi dans les brisants de la
sortie du port, le monstre de la météo chaotique de ces jours-ci. On avait cru
pouvoir le fuir en se glissant dans une lucarne vers la Corogne. Las ! A
la première entrée dans le journal de bord, une fois passé le chenal de la
Grise - entre l'Île d'Her et celle des Pucelles ;) - on a constaté que les
instruments ne s'accordaient pas sur le point GPS. Sans synchronisation, il
était difficile en l'état de fonder sa navigation sur ce système. Il fallut se
résoudre à faire demi-tour, se réamarrer à notre ponton d'attente, en sachant
qu'une prochaine occasion ne se présentera pas avant Noël. On se terre...

Mais le monstre serait-il entre les jetées ? Depuis des semaines, les
équipes techniques jouent aux chaises musicales avec les embarcations du port,
histoire de ménager la place aux évolutions de la drague et de la plateforme
technique en grandes manoeuvres de repiquage de pieux. On pensait, en partant,
s'éviter la proximité de ces gros engins. Et puis, ce matin, on a été réveillé
par la suceuse du trépan logé dans l'aspirateur de la drague, qui commençait à
attaquer les fonds dans notre environnement. Quand on a senti un frottement
contre la quille de Nimic II, la barge était à moins de dix mètres, le
museau de son tuyau logé dans l'eau boueuse, invisible, menaçant, dans notre
direction. On a manifesté notre émoi aux ouvriers. On s'est fait rembarrer sans
le moindre respect.
Elle est bien agitée cette
période, où les 'professionnels de la profession' semblent ne plus accepter la
moindre remarque des 'plaisanciers' pour qui ils travaillent et qui pourtant
financent leur activité... Le monstre est partout.
jeudi 6 décembre 2018
Par Agate le jeudi 6 décembre 2018, 13:41


Sur Nimic II, on a l'oeil coincé sur la fenêtre météo qui semble prête
à s'ouvrir dans la journée de dimanche. On sort des gribs tous les matins, et
on compare les variations de prévision que proposent les modèles déboussolés
par le changement climatique. Pour nous, l'enjeu est d'atteindre le large de la
Corogne, puis le sud de la péninsule ibérique, sans rencontrer de forts vents
défavorables, et si possible avec une mer accueillante. En langage sud-breton,
ça s'appelle 'dégolfer en douceur'. C'est que, s'il assure une relative
clémence des températures, le suroît qui domine actuellement installe une forte
houle de face possiblement croisée par les fluctuations, et obligerait à tirer
des bords jusqu'à la Corogne si on se lançait maintenant.
Mais la dépression qui avance vers le nord de l'Irlande s'accompagnera chez
nous d'une phase de noroît, virant au nordet par le nord, des conditions
nettement plus favorables pour quitter l'Herbaudière. L'idée est de franchir la
pointe nord de l'Espagne trois jours plus tard, juste au moment du passage du
front de la nouvelle dépression : après un tour complet du cadran, les
vents repasseront au noroît et nous propulseront alors vers le sud. Etre au bon
endroit au bon moment, un rendez-vous à ne pas manquer à trois heures
près.
Toute cette belle construction est largement théorique. Elle pourrait être
remise en cause par l'incertitude sur la vitesse du bateau, l'imprécision des
cartographies proposées et surtout par la versatilité de plus en plus grande
des prévisions dans le temps. Quant ne s'y ajoutent pas les interprétations
différentes selon l'école de météolorogie qui les a mises en forme... Autant
dire que si nous partions effectivement dimanche, comme nous le souhaitons
aujourd'hui, rien ne dit que nous rencontrerions les conditions espérées, et
donc que nous arriverions à bon port (les Canaries ?) dans la quinzaine qui
suivrait. Il y a toujours des solutions de repli en Espagne et au Portugal, et
on a déjà vu des départs se solder par des retours au port sous quarante-huit
heures. La voile n'est pas une science exacte. Ce qui n'en fait pas pour autant
une activité de charlatans, ni même une illusion collective.


On aurait bien aimé, avant de dégolfer, se convaincre que nos politiques et nos
concitoyens sont arrivés à la même perspicacité. On peut en douter. Pour
exemple, les travaux herculéens entrepris dans le port de l'Herbaudière par
l'équipe des gilets oranges locaux. Il s'agit de remplacer les vieux pieux
d'ancrage des pontons par des pieux tous neufs, une opération qui bloque le
port pour trois mois au moins. Quoiqu'on en ait cru, le bureau d'études qui y
préside n'a pas jugé utile de rallonger d'un ou deux mètres les pieux pourtant
arrivés au bout de leur capacité à l'occasion de la tempête Xynthia. Est-ce
courte vue scientifique (l'économie, la météorologie), pensée magique (anne, ma
soeur anne, ne vois-tu rien venir ?), ou manifestation bien comprise des
intérêts d'un petit nombre de décideurs qui surfent sur le conjoncturel parce
qu'ils pensent qu'ils se tireront toujours du structurel (pince-mi et pince-moi
sont dans un bateau...)?
Bonne traversée à tous, gardez l'oeil !
mercredi 28 novembre 2018
Par Agate le mercredi 28 novembre 2018, 06:22


Quand la caisse à savon qui sert de plateforme de travaux publics est arrivée
dans le port de l'Herbaudière, on disait que les poteaux d'ancrage des pontons
y seraient changés durant l'hiver. C'est qu'ils ont fait leur temps... et que
le mètre qui leur avait été rajouté au lendemain des remous de Xynthia semble
bien riquiqui au regard des hauteurs que peut prendre la marée par fort
coefficient. On disait aussi que les nouveaux poteaux arriveraient ce lundi, et
que les anciens seraient déplantés au fur et à mesure du plantage des nouveaux,
dans le mouvement de la campagne de dragage en cours. Histoire de limiter
autant que possible le jeu de chaises musicales qui trimbale des bateaux du
port d'un ponton à un autre pour libérer les espaces.

C'était sans compter sur la hargne des gilets jaunes... qui ont bloqué le
transport des poteaux quelque part dans la France profonde
Alors,
aujourd'hui, au lieu de planter, les valeureux - et tout aussi jaunes -
ingénieurs du génie maritime s'emploient à tester le déplantage à chaud,
laissant le plan d'eau vide sous les pluies de suroît... tout nu et tout
mouillé ;)

En ce qui concerne Nimic II, pourtant, les nouvelles sont
revigorantes : l'hydro nouveau, les paneaux solaires sont en place et en
fonction ! Pour fêter ça en attendant la fenêtre météo adhoc pour un bord
direct vers les Canaries (et pas le suroît annoncé pour les prochains jours),
j'ai embarqué et posté dans le carré (tout nu et tout mouillé, lui aussi) le
Double n°1 qui sera le signe tangible du soutien des amis de Nimic
dans sa rénovation. Merci Nicolas :) Un pisse-mémé pour les visiteurs en
attendant le départ ?

vendredi 9 novembre 2018
Par Agate le vendredi 9 novembre 2018, 16:46
jeudi 25 octobre 2018
Par Agate le jeudi 25 octobre 2018, 21:58
mardi 16 octobre 2018
Par Agate le mardi 16 octobre 2018, 20:57

La journée commence bien, la tempête tropicale a juste effleuré l'Ile et n'y
laisse qu'un marasme d'Est avec ciel magnifique et mer se calmant. On a fait
savoir à notre ship-chandler favori que l'installation de l'hydrogénérateur
nouvelle formule met en évidence encore de graves dysfonctionnement (une
turbine à moitié immergée ne peut produire son quota d'énergie...) et il a
répondu avec une solution acceptable. On se dit que ce n'est qu'une occurrence
supplémentaire des mini-catastrophes qui se produisent en salves au cours d'une
préparation de grande navigation, qu'on y fait face avec détermination et bonne
fortune, et qu'on aura bientôt largué les amarres.

Alors on se fixe pour la journée une tâche mineure : remplacer les rivets
vert-de-grisés des sangles de sécurité : timonerie, cuisine. On a repéré
dans les stocks techniques un sachet de pièces qui pourraient être appropriées,
bien qu'apparemment d'un matériau différent. On se met à la recherche d'une
pince à riveter pour les fixer, et on s'adresse à notre voilier favori :
il suffit de leur taper sur la tête au marteau, et oui, ce sont les mêmes, il
s'agit de laiton chromé. On s'était fait toute une montagne de l'opération,
mais elle est réglée en dix minutes. On bénit le paternel qui avait tout
prévu : nos sangles sont prêtes à poser, juste une affaire de quelques
noeuds.

Et c'est là que ça déraille. Un magnifique bout en dyneema remplacerait les
vieilles attaches datant de trente ans, coupées ras, non réutilisables. Il
faudrait en arrêter les noeuds à la chaleur. On ferait chauffer à rouge sur le
réchaud une lame de couteau qui permettrait des finitions nettes. On s'apprête
à allumer le réchaud, un vieil optimus à pétrole avec pompe à pression et
pré-chauffage à l'alcool. On regarde monter doucement l'aiguille de pression au
rythme de nos bras et là, à mi-chemin, c'est la sortie de route : le joint
en cuir de la pompe reste coincé dans le fond du tube. On démonte l'ensemble,
sans succès. Pas de pompe, pas de pression, pas de feu, pas d'arrêt de noeuds,
etc... Mais surtout, pas de réchaud pour la cuisine 
Va-t-on trouver une pompe de remplacement ? Si non, faudra-t-il changer le
réchaud ? Réorganiser l'agencement de la cuisine ? Comme un jeu de
dominos, la catastrophe se déroule dans la tête du skipper abasourdi... C'était
ma séquence : "Comment dégringoler de son petit nuage en un tour de
bras..."
Mise à jour le
lendemain : c'est notre mécanicien favori qui a été pêcher le joint au
fond du tube de la pompe... Ouf, ça va mieux !
mercredi 10 octobre 2018
Par Agate le mercredi 10 octobre 2018, 20:12
dimanche 7 octobre 2018
Par Agate le dimanche 7 octobre 2018, 15:58


En prévision des grands frais d'automne, on avait déplacé Nimic au
coeur du port, sur un ponton moins exposé à la houle, auprès des grands frères
de la SNSM, en face des cousins de la criée. On y passait tranquillement le
temps à compléter les équipements, au gré de la disponibilité des matériels et
des techniciens, au rythme des variations de l'anticyclone. On attendait avec
impatience le moment où seraient réglées les connexions du groupe froid, afin
de s'installer à bord. Chaque soir, on rentrait sagement à terre après les
contrôles de routine.
On regrettait bien de ne pas être prêt pour chevaucher jusqu'à la Corogne les
ondes du régime d'Est installé depuis plusieurs semaines... On avait suivi avec
intérêt la progression du coup de vent passager qui en bousculait
temporairement l'empire. On ne s'était pas inquiété outre mesure. On aurait
bien dû.

Les volets cognaient cette nuit. On est sorti vérifier l'amarrage à l'approche
de la pleine mer. Nimic renaclait sous les rafales d'un méchant flux de
nord-ouest tourbillonnant par dessus le terre-plein ouest. Ses quinze tonnes
écrasaient les pare-battage. Le bateau raclait le ponton qui arrachait la
peinture. Et en prime, un mauvait filet de vent s'est engouffré dans une poche
de toile mal serrée du rouleau de la trinquette : elle s'en souvient,
elle !
dimanche 30 septembre 2018
Par Agate le dimanche 30 septembre 2018, 13:54

"#SaveRescueAtSea"
vendredi 28 septembre 2018
Par Agate le vendredi 28 septembre 2018, 20:36
samedi 22 septembre 2018
Par Agate le samedi 22 septembre 2018, 13:20

National ou complaisance, l'étiquette maritime voudrait que chaque drisse de
barre de flèche n'accueille qu'un seul pavillon. Celui du propriétaire à
tribord, quand il est seul. Lequel pavillon de propriétaire se retrouverait à
la drisse babord quand, en route dans des eaux étrangères, le capitaine
arborerait un pavillon national de complaisance pour témoigner de son respect
des règles locales.
Sur Nimic II, on transgresse, ce qui ne surprendra pas les familiers.
Toujours dans nos eaux nationales - ce qui dispense de hisser un pavillon
étranger, on fait flotter à tribord le pavillon de notre port d'attache -
l'Herbaudière, accompagné de celui de notre département d'adoption - la Vendée
et sa double allégeance royale et religieuse ;) Voilà pour le clin d'oeil de
complaisance. Et pour l'identification, on déploie à babord la toute nouvelle
flamme à double face qui est sortie des ateliers du bord : un côté pour la
marguerite - et son rattachement breton ; et un côté pour la perle -
sortie en collier de son huître persane.
Nous voilà donc - bateau et skipper - prêts à chevaucher la crête des vagues
dans le recouvrement permanent des appartenances, dans la multiplication des
signes, dans l'imbrication de la forme et de l'esprit, dans le mouvement de la
vie. Bons vents !
vendredi 7 septembre 2018
Par Agate le vendredi 7 septembre 2018, 08:47

Décidément, les Norvégiens - qu'ils soient vikings ou afghans - aiment
l'Herbaudière ;)
vendredi 31 août 2018
Par Agate le vendredi 31 août 2018, 18:03

Les rencontres sont souvent imprévues à Lorient. Cette fois-ci, c'est d'un
drone que nous admirons notre coursier
des mers, en compagnie des champions en cours de préparation pour de
nouveaux records, comme ici le trimaran Banque Populaire juste remis à
l'eau après son démâtage.

mercredi 29 août 2018
Par Agate le mercredi 29 août 2018, 06:59


Rien de tel que l'annonce d'un petit coup de suroît pour donner des envies de
mer à un bateau en cours de mise au point. Nimic II s'est donc
retrouvé ce dimanche sur l'autoroute des îles, les Glénan peut-être au bon
vouloir du vent. On n'avait pas trop forcé sur la toile pour ménager l'estomac
de l'équipier non amariné, et on a trouvé avec bonheur l'abri du Gros Rocher de
Belle-Île au coeur du grain, quand le vent a commencé à tourner au
noroît.
Du coup, on s'est réveillé dans une brume magnifique, et la journée a passé
comme une fleur à visiter le Palais et ses trésors servis à la Vauban :
marins aux yeux de tempête, bateau au radoub à flanc de quai, galion d'époque,
ferry mastodonte... 




Il ne restait plus qu'à immortaliser l'instant par un portrait du bateau en
situation :) Et là, les inconstantes prévisions météo ont fini de nous
dérouter. Essai infructueux d'attrapper une bouée à Sauzon par méchant vent
d'est. Alors on est parti à l'abri de Quiberon, vers le nord, on a laissé les
Birvideaux et Groix sur babord en se faisant pousser par des courants de marée
favorables en pleine pétole. Nous revoilà au Kernével, quatre ans
après !
vendredi 24 août 2018
Par Agate le vendredi 24 août 2018, 08:17
lundi 13 août 2018
Par Agate le lundi 13 août 2018, 22:50
samedi 11 août 2018
Par Agate le samedi 11 août 2018, 22:23

On en avait rêvé, Nimic l'a fait... amener les Afghans à la mer ;)

vendredi 10 août 2018
Par Agate le vendredi 10 août 2018, 12:28


Il y a un temps pour tout. D'abord la mise au point et la mécanique, et on en
épuise rapidement les plaisirs et l'intérêt. Combien, par exemple, y a-t-il de
relais sur le démarreur ? Celui qui partage sa gangue métallique avec la
pièce toute neuve remplacée en Espagne, cela fait Un. Consulté sur mes déboires
résiduels de démarrage, le mécano local déclare qu'il faut aussi 'changer le
relais', une autre pièce extérieure au démarreur. J'imagine naïvement qu'il
s'agit de la pièce corrodée sur lequel j'ai branché, deux fois au cours du
retour, le shunt de secours confectionné par le mécano basque en cas de
caprice. Eh bien, non, ce numéro Deux serait un 'relais de masse'. Il y en a
donc un Trois, caché à l'arrière au-dessus de l'inverseur, qui nous a
immobilisés deux semaines avant que la pièce de rechange n'arrive des stocks de
Yanmar.
Le temps pour la nav est donc revenu, et c'est vers Belle-Île que
Nimic s'est élancé en début de semaine, avec Michèle la méridionnale
venue évaluer l'attrait du projet 'Nimic II autour du monde'.


Je suppose que c'est bien le relais Trois qui était fautif, car le démarreur a
été sollicité sans rechigner au cours de notre aller-retour vers le Morbihan.
Pas un souffle à l'aller, et donc obligation de slalomer dans le champs de
cargos au mouillage à la Banche ou pour éviter les éoliennes qui poussent comme
des champignons à Basse Capella. Pour le retour par contre, l'anticyclone avait
cédé. On a eu droit à une fuite à la walkyrie dans un noroît surprise à force
6... il fallait bien s'aider au moteur pour faire les changements de voilure
dans le méchant clapot qui n'a pas tardé à se lever. Alors on s'est offert - à
la voile - des petites pointes à 10 noeuds et une moyenne dépassant 7 noeuds
pour rentrer à Noirmoutier 
Arrivé à pas d'heure plus tôt que prévu, Nimic II a squatté un moment
le ponton de son grand frère Martroger. Et le beau temps est revenu
!

