jeudi 24 avril 2025

El Colador

Un mois au mouillage à Salinas, en formalités pour une autorisation de réparations de trois mois renouvelables. Un deuxième mois de premiers travaux, au sec à la marina Puerta Lucia de La Libertad.
Mouillage des pêcheurs à La Libertad, avr. 2025
Nimic II en cours de désarmement à Puerto Lucia, avr. 2025
Et puis... on s'est heurté au mur du financement, ce qui nous a pompé un mois de plus, en attente, mais aussi en nouvelles formalités puisqu'il fallait 'renouveler' les trois mois.
Consolation, les gens sont adorables, les oiseaux et paysages magnifiques.
Aigrettes blanches en ballade, mars 2025
Aigrette grise en explo, avr. 2025
Mouettes, mars 2025
Pélican en assomption, mars 2025
Frégates au pillage, mars 2025
Frégates à l'affut, mars 2025
Pour moi, c'est du temps de découverte du medio ambiante, comme on appelle ici l'environnement.
Climat humide à Guayaquil, avr. 2025
Le climat est (trop) chaud et (très) humide, ce qui n'est pas une surprise quand on a quelques souvenirs de science en primaire. C'est quand même difficile à supporter...!
Pêcheurs en surplomb, mars 2025
Pêcheurs en décharge, mars 2025
Pêcheurs en défense, mars 2025
Pêcheurs à marée haute, avr. 2025
Pêcheurs avec mouette, pélican, frégates et aigrette, mars 2025
Baigneurs à grande marée basse, mar. 2025
Baigneurs à grande marée haute, mar. 2025
Plancheur en coucher de soleil, mar. 2025

Nous voilà en train de boucler notre quatrième mois à goûter de la liberté à l'écuadorienne. Celle de confirmer que notre embarcation n'est qu'une vulgaire tôle d'acier trouée - colador en idiome local - à laquelle il faut impérativement consacrer de longs soins pour éviter d'avoir à se servir du radeau de survie ...auquel on a également fait subir les vérifications d'usage.
Mes journées sont rythmées par la préparation du café pour l'équipe qui se tape les inspections, réparations et remises en beauté, un horaire parfois agrémenté des visites des différents prestataires extérieurs. On espérera en avoir effectivement terminé pour quitter les eaux écuadoriennes avant le dernier des 180 jours autorisés, soit le 3 juin prochain au plus tard.
Maestro Juan, le chef des travaux, reste blagueur et moteur de tout le processus même avec une main (gauche, heureusement) rabotée à la ponceuse... fiuuuu!
Alors, l'enjeu des travaux actuels, c'est de s'en sortir au plus vite sur un bateau raisonnablement en état de naviguer. Chaque coup de poinçon dans la coque de Nimic est comme un coup de poignard dans ma bourse....
El Colador, mar. 2025 La fenêtre est ouverte, mar. 2025
Ya plus qu'à la remplacer, mar. 2025
Tout le monde s'y met, mar. 2025
Feu d'artifice pour fêter ça, mar. 2025
Dentelle sur babord aussi, mar. 2025
Et à la fin, tous les trous sont bouchés, mar. 2025
La liste d'intervention des soudeurs s'allonge.
Remplacement d'une plaque sur tribord, avr. 2025
Résultats sur l'échappement, avr. 2025
Echancrure vue de l'intérieur, mar. 2025
Refaire aussi une beauté aux fonds, avr. 2025
Ils ont l'air bien occupés, en tout cas. Maestro Juan et son équipe m'ont juré que ce serait prêt. Alors, entre deux feux d'artifice sur la coque passoire, on se coule dans le medio ambiante en se nourrissant comme les locaux : café, ceviche, salades, fruits de saison, glaces pour tous les goûts. Salud!
Pitahaya ou fruit du dragon comme vous voulez, mar. 2025
Ah, dernier détail : j'ai comme l'impression d'être entourée de cousins... ici ils - les Pancho, Pedro ou Juan - ont (presque) tous la peau brune, le tarin sérieusement busqué (en 'pied de marmite', disait Granie) et les yeux bridés, comme notre aieule caraïbe.
Réparation panneau avant, mar. 2025
Pancho, mar. 2025
Pedro, mar. 2025
El maestro Juan, mar. 2025
Et voilà c'est fait, merci l'équipe ! mar. 2025
Quand je leur demande, comme à Pedro, comment ils vivaient "avant ?..." ils disent... "sur la plage !". Si je pousse un peu, pour savoir quelle langue ils parlaient... Pedro ne sait pas, ils n'ont plus que l'Espagnol comme culture, avec une éducation publique minimale. Les autochtones composent encore actuellement 60% de la population, et restent confinés aux revenus les plus faibles. En ce qui concerne Juan, le constat est plus flou : il revendique un héritage mixte, espagnol à première déclaration, mais aussi descendant d'esclaves africains, et autochtone bien sur.
Quoi encore ? C'est décidé, le nom de NImic II sur la coque fraîchement repeinte sera sous-titré 'el colador'. Un sobriquet qui pourrait s'appliquer fort à propos aux rues écuadoriennes, où de nombreuses plaques d'égout ont disparu, et sont parfois avantageusement remplacées par des ...chaises percées !
Avertisseur ou siège sanitaire ? avr. 2025 'Mensaje personal de la Gaviota al Zorro: donde quiera que estès, tu sonrisa ironica y tierna se refleja en la amistad que tus contemporaneos tienen por mi. Mis brazos estan vacios desde un año pero mis pensamientos siguen llenos de recuerdos de ti. A veces, como de hoy, mis lagrimas llegan sin previo avise.' Pensiamientos desde Nimic II, avr. 2025

vendredi 21 février 2025

Au sec en liberté ?

Fini les grandes balades dans les sables déserts de Puntarenas, ou les treks dans les marais de Salinas. Me voici revenue au village, dans la micro-société de La Libertad.
Clochers aux couleurs du ciel et de la mer, janv. 2025
Route qui longe le haut de l'escarpement de La Libertad, déc. 2024
Surplomb de la mer depuis le parvis de l'église Saint Antoine de Padoue, déc. 2024
Son église garde à l'ombre ma chambre avec vue de plain-pied sur la promenade du front de mer, le malecòn.
Escarpement en vue latérale, janv. 2025
Le long de la plage, le 'malecon', déc. 2024
Un escalier de l'église à ma chambre... lol, déc. 2024
...et ma propriétaire pour souhaiter la bienvenue !, janv. 2025
Il me faut vingt minutes de marche vigoureuse en front de mer ou à travers le village pour retrouver mon bateau. C'est l'occasion de m'extasier sur les incroyables couleurs de l'eau. On notera au passage que le coût du loyer est équivalent à celui des droits demandés si je voulais résider sur mon bateau à la marina.
Regardez bien, on voit les mâts de Nimic !, janv. 2025
Nimic II est maintenant au sec sur la digue de Puerto Lucia, la marina de La Libertad : c'est la quatrième pointe, depuis la Chocolatera à l'Ouest - le bout sombre de la presqu'île de Salinas - et après les deux pointes flanquées de gratte-ciel qui marquent la baie de Salinas.
Quelques voiles à laver et réparer, janv. 2025
Une hélice rose ! et une coque à repeindre, janv. 2025
Avec un tel décor, on peut prendre son temps, janv. 2025
De la rouille résiduelle après la montée d'eau de mer il y a un an, fév. 2025
Contacts du moteur à nouveau sous contrôle !, fév. 2025
On y trouve les compétences indispensables aux travaux saisonniers de réparation : grand-voile, moteur, circuit électrique, réservoirs d'eau ; et d'entretien : peinture au zinc des fonds et des zones de rouille sur la coque, boiseries. J'en oublie sûrement.
Pedro et l'équipe d'entretien du gréement, janv. 2025
Changement d'une durite du circuit de refroidissement, fév. 2025
Maestro Juan en déblocage des injecteurs, fév. 2025
Bravo Juan, tu les as eus, les injecteurs !, fév. 2025
Remontage des injecteurs, fév. 2025
Tout beau, tout propre, merci à eux !, fév. 2025
La location mensuelle de la place, et de ses annexes, me coûte les trois-quarts de mes revenus de retraitée, alors comment financer le plan de travaux? Encore dans l'incertitude et avant de me retrouver, moi aussi, à sec (lol), j'ai entamé la procédure de transfert de propriété de l'anneau N548 à son locataire actuel. Ça me ferait un apport indispensable en liquidités. C'est plus long qu'espéré. Est-ce dû à l'éloignement ou en rapport aux ragots qui mentionnent des prises illégales d'intérêts dans ce type d'opérations ?
Mais bon, Nimic II est mon domicile officiel, basé à l'Herbaudière, et je n'ai pas encore décidé si je retourne en France avec lui ou si je le laisse à Timour, qui souhaite en faire un bateau de promenade. Il faut bien dire que les perspectives sur l'état du monde rendent difficile ce type de décision.
En transit, en panne ou sur la branche ?, janv. 2025
Tout ça pour dire que je serai peut-être vraiment SDF sous peu. C'est ça la liberté ?
Lieu de villégiature des propriétaires de la Marina Puerto Lucia, fév. 2025
Pipe-line de sortie du pétrole vers la baie de La Libertad, janv. 2025
Je viens de découvrir que dix pour cent des revenus d'exportation de l'Equateur proviennent du pétrole brut et ses dérivés... alors que soixante pour cent de la population est autochtone, que les revenus mensuels sont de l'ordre de 500USD, et qu'il n'y a ni service de santé universel ni réseau postal, entre autres facilités qui paraissent évidentes à nous autres Européens privilégiés.
Décoration ou protections, janv. 2025
Respect et diversité selon les fresques d'enfants, janv. 2025
Ah, j'allais oublier : on est en pleine période électorale, un deuxième tour de présidentielle et autres est prévu en mars ! On est aussi en saison des pluies...
Poster du président-candidat au boui-boui du coin, fév. 2025
Sauve qui peut ! Les pélicans sont partout !, fév. 2025

vendredi 3 janvier 2025

Nouvel An 2025 à Salinas

Nuit de Noël à Salinas, déc. 2024
Oh, ya du béton...! commente l'un de mes contacts en recevant pour Noël cette photo prise depuis le mouillage de Salinas. Oui, et c'est plutôt beau, non ? Bon d'accord, pour des Bretons ce n'est pas le paysage idéal. Mais pas loin il y a l'essentiel pour une Capitaine en attente de réparations : La Libertad, un vrai port avec église, pêcheurs, cargos dans la ligne d'horizon et travelift pour mettre le bateau au sec dans une marina qui sait ce qu'est un voilier.
Vieux village de bord de mer..., déc. 2024
...le port de La Libertad, déc. 2024
...avec son sanctuaire pour la protection des marins, déc. 2024
...ses bateaux de pêche, déc. 2024
...des pêcheurs en activité à toute heure, déc. 2024
...des cargos au mouillage à l'horizon, déc. 2024
...et des voiliers !, déc. 2024
Alors, en attendant que l'autorisation administrative des Douanes pour l'entrée du bateau dans le pays - pour réparations et non pour pratique d'activités touristiques lucratives - se débloque sans me coûter plus que mon revenu mensuel de retraitée, je suis allée me balader de l'autre côté de la muraille de béton. Ca fait passer agréablement les temps morts obligés des Fêtes.
Le béton c'est bon !, déc. 2024
...et parfois croustillant, déc. 2024
...si on sait s'en extraire, déc. 2024
...au bout de la jetée, déc. 2024
D'abord, il y a la Chocolatera, avec la puntilla màs al oeste de Santa Elena, selon Google Maps... Il faut traverser les terrains militaires pour arriver au bas du promontoire. Sauf pour les cactus, on se croirait bien en Bretagne, non ?
La pointe la plus à l'Ouest !, déc. 2024
Terrain militaire escarpé..., déc. 2024
...avec sentinelles !, déc. 2024
A l'attaque du raidillon, déc. 2024
Belle récompense en haut du promontoire, déc. 2024
On se croirait bien en Bretagne, non ?, déc. 2024
Le promontoire El Morro depuis Puerto Chipipe, déc. 2024
Et puis, à l'occasion d'une autre randonnée, on tombe sur des paysages qui rappellent furieusement les marais noirmoutrins... mais bien sûr, Salinas ! Si ce n'était pour les flamants roses ou les pélicans, on s'y croirait aussi ! Je me suis renseignée plus tard sur ce qu'abritait ce grand hangar blanc : des cuves d'ensemencement pour la pêche aux crustacés, une activité créée il y a une vingtaine d'années, sous le nom de Laboratorio Genesis.

Salinas ou Noirmoutier ?, déc. 2024
Flamants roses, déc. 2024
Pélicans, déc. 2024
Polder du Devin...? eh non, toujours Salinas !, déc. 2024
Compagnons de pêche, déc. 2024
Arrière de la ligne de gratte-ciel sur le polder, déc. 2024
Polder vers l'Ouest avec exploitation industrielle, déc. 2024
Derrière la digue, le grand large vers l'Ouest, déc. 2024
Salinas, c'est tout ça !, déc. 2024
J'en suis rentrée toute attendrie, juste pour me rendre compte que la houle, qui n'a rien à envier à celle du Devin, est un phénomène hautement craint ici, car les ondes y arrivent directement depuis l'Alaska où elles sont générées par une occasionnelle tempête de solstice. Elles n'ont pas manqué de mobiliser la protection civile qui a consigné tout le monde dans ses quartiers, y compris votre servante à son bord pendant trois jours sans pouvoir accoster, donc...!
Houle, quelle houle ?, déc. 2024
La voilà, la houle !, déc. 2024
On se baigne quand même pas, non ?, déc. 2024
La protection civile veille !, déc. 2024
De la houle jusqu'aux plafonds..., déc. 2024
...et du gravier à la pelle !, déc. 2024
Il a bien fallu deux jours pour nettoyer le front de mer de tous les graviers projetés sur la digue, et ensuite les festivités de Nouvel An se sont déroulées comme si de rien n'était !
Béton avec lucioles, déc. 2024
Béton avec fusée éclairante, déc. 2024
Béton enguirlandé, janv. 2025
Fresque de Nouvel An à Salinas, janv. 2025
Alors, Bonne Année 2025 à tous !
Et vous avez remarqué ? Sur (presque ;) toutes ces photos, il y a Nimic II !