Un mois au mouillage à Salinas, en formalités pour une autorisation de réparations de trois mois renouvelables. Un deuxième mois de premiers travaux, au sec à la marina Puerta Lucia de La Libertad.
Et puis... on s'est heurté au mur du financement, ce qui nous a pompé un mois de plus, en attente, mais aussi en nouvelles formalités puisqu'il fallait 'renouveler' les trois mois.
Consolation, les gens sont adorables, les oiseaux et paysages magnifiques.
Pour moi, c'est du temps de découverte du medio ambiante, comme on appelle ici l'environnement.
Le climat est (trop) chaud et (très) humide, ce qui n'est pas une surprise quand on a quelques souvenirs de science en primaire. C'est quand même difficile à supporter...!
Nous voilà en train de boucler notre quatrième mois à goûter de la liberté à l'écuadorienne. Celle de confirmer que notre embarcation n'est qu'une vulgaire tôle d'acier trouée - colador en idiome local - à laquelle il faut impérativement consacrer de longs soins pour éviter d'avoir à se servir du radeau de survie ...auquel on a également fait subir les vérifications d'usage.
Mes journées sont rythmées par la préparation du café pour l'équipe qui se tape les inspections, réparations et remises en beauté, un horaire parfois agrémenté des visites des différents prestataires extérieurs.
On espérera en avoir effectivement terminé pour quitter les eaux écuadoriennes avant le dernier des 180 jours autorisés, soit le 3 juin prochain au plus tard.
Maestro Juan, le chef des travaux, reste blagueur et moteur de tout le processus même avec une main (gauche, heureusement) rabotée à la ponceuse... fiuuuu!
Alors, l'enjeu des travaux actuels, c'est de s'en sortir au plus vite sur un bateau raisonnablement en état de naviguer. Chaque coup de poinçon dans la coque de Nimic est comme un coup de poignard dans ma bourse....
La liste d'intervention des soudeurs s'allonge.
Ils ont l'air bien occupés, en tout cas. Maestro Juan et son équipe m'ont juré que ce serait prêt. Alors, entre deux feux d'artifice sur la coque passoire, on se coule dans le medio ambiante en se nourrissant comme les locaux : café, ceviche, salades, fruits de saison, glaces pour tous les goûts. Salud!
Ah, dernier détail : j'ai comme l'impression d'être entourée de cousins... ici ils - les Pancho, Pedro ou Juan - ont (presque) tous la peau brune, le tarin sérieusement busqué (en 'pied de marmite', disait Granie) et les yeux bridés, comme notre aieule caraïbe.
Quand je leur demande, comme à Pedro, comment ils vivaient "avant ?..." ils disent... "sur la plage !". Si je pousse un peu, pour savoir quelle langue ils parlaient... Pedro ne sait pas, ils n'ont plus que l'Espagnol comme culture, avec une éducation publique minimale. Les autochtones composent encore actuellement 60% de la population, et restent confinés aux revenus les plus faibles. En ce qui concerne Juan, le constat est plus flou : il revendique un héritage mixte, espagnol à première déclaration, mais aussi descendant d'esclaves africains, et autochtone bien sur.
Quoi encore ? C'est décidé, le nom de NImic II sur la coque fraîchement repeinte sera sous-titré 'el colador'. Un sobriquet qui pourrait s'appliquer fort à propos aux rues écuadoriennes, où de nombreuses plaques d'égout ont disparu, et sont parfois avantageusement remplacées par des ...chaises percées !
'Mensaje personal de la Gaviota al Zorro: donde quiera que estès, tu sonrisa ironica y tierna se refleja en la amistad que tus contemporaneos tienen por mi. Mis brazos estan vacios desde un año pero mis pensamientos siguen llenos de recuerdos de ti. A veces, como de hoy, mis lagrimas llegan sin previo avise.'
jeudi 24 avril 2025
El Colador
Par Agate le jeudi 24 avril 2025, 23:57