Sauts de puce
Par Agate le jeudi 23 mai 2019, 10:04 - Saison 2019 - Lien permanent
Pittoresque, accueillant, ce coin de baie de Cascais où Nimic II a
posé l'ancre pour plus d'une semaine. C'est oublier tous les bateaux qui sont
passés avant, laissant au fond câblots, chaînes, casiers et autres déchets de
navigation. Après Baiona et Peniche, le mouillage de Cascais s'avère un champ
de mines. Il a fallu quatre jours pour se défaire d'une méchante chaîne dont
les anneaux font quinze centimètres de diamètre, et l'intervention d'un pêcheur
- reparti fâché de son échec, puis de deux bateaux voisins - merci André, Curt
et Khenda, avant le plongeon réussi du club local. Ils interviennent souvent,
presqu'une fois par semaine... Quand j'ai demandé qui était en charge de
l'assainissement des fonds, ils répondent : "La Marine, mais ils ne le
font pas...!" A se demander qui en profite. La police maritime, passée avec
l'intention de me coller une amende parce que Nimic avait quitté la
zone de mouillage marquée sur les cartes pour se rapprocher de la plage, a
finalement fait preuve d'indulgence...
Avant de repartir, il a fallu réparer : les deux feux du balcon avant
avaient sauté quand j'avais voulu utiliser l'orin pour dégager l'ancre avec la
drisse de spi. A un moment, j'ai eu peur d'avoir à refaire entièrement le
câblage, car les fils avaient été arrachés. Et puis, une fois de plus, j'ai pu
bénir le perfectionnisme paternel : il y avait toute la longueur
nécessaire cachée sous le pont
Nous voilà maintenant à Seixal, petite commune ouvrière sur la rive gauche du
Tage, après le grand pont. Poussés par la marée montante et un joli vent de
travers, nous avons fait défiler en quelques heures les installations
portuaires et monuments fluviaux de Lisbonne, avant de nous laisser choir dans
la lagune, qui offre elle aussi son lot de surprises. Cette nuit, à marée
basse, Nimic a pris de la gite !