Madère ou l'Arlésienne
Par Agate le dimanche 13 octobre 2019, 20:20 - Saison 2019 - Lien permanent
Chaque jour le port accueille au moins un émissaire de la grande voisine, que
ce soit le ferry avec sa cargaison de touristes ou l'un des nombreux cargo
chargés d'approvisionner les-dits touristes. A moins de trente milles
nautiques, Madère se fait pourtant très discrète à l'horizon depuis la baie de
Porto Santo.
Je n'ai pas réussi à en faire une photo correcte depuis un mois que je hante
les sentiers locaux. Qu'elle soit masquée par les habituels nuages qui
signalent les îles aux voyageurs océaniques. Ou, comme hier, alors que les
vents du matin avaient laissé un ciel limpide et que j'avais décidé de
traverser l'île pour obtenir satisfaction. Les quelques hauteurs qui séparent
le port d'un rivage directement en face de Madère se sont montrées plus
abruptes qu'imaginé. Et à chaque fois que je franchissais une crête, une autre
se profilait.
Quand enfin j'ai atteint le lieu désiré, l'humidité avait repris ses droits
dans l'éblouissement du soleil. Pas si loin pourtant entre les ilots protégeant
sa petite soeur, Madère sous son nuage orographique est restée aussi
mystérieuse qu'un personnage de Daudet.