Escale technique à Curaçao
Par Agate le dimanche 18 septembre 2022, 22:54 - Saison 2022 - Lien permanent
Curaçao... et d'abord, comment ça se prononce ? Les réponses sont évasives : comme vous voulez ! C'est qu'on y apprend obligatoirement les structures d'au moins trois langues dès le primaire, anglais, espagnol, néerlandais, allemand ou français, histoire de permettre aux habitants natifs d'interagir avec les étrangers de passage qui apportent des ressources. La langue locale est le papiemento, un 'pépiement' qui les mélange toutes.
Nimic II et moi y sommes arrivés à l'improviste, je pensais en faire sauter l'escale dès mon premier jour hors de la baie de Chaguaramas, alors que nous tracions à huit noeuds de moyenne au travers d'un vent établi d'une vingtaine de noeuds, me portant à des bouffées d'enthousiasme quand le loch dépassait dix noeuds :) J'avais remonté le mouillage dimanche 11 en fin de matinée, histoire de ne pas me trouver en bisebille avec les services d'immigration trinis auxquels j'avais affirmé que je partirais dès samedi matin : chacun sait qu'une procédure de démarrage à la voile présente beaucoup d'imprévus...!
Et puis, mardi matin avant le lever du jour, alors que le vent commençait à disparaître, j'ai voulu lancer le moteur pour refaire le plein des batteries qui n'étaient pourtant pas en difficulté, mais mieux vaut prévenir que guérir, non ? Et là, grosse panique, l'alarme d'huile se rallume après trois minutes, en clignotant violemment avec un craquement suspect ! J'arrête aussitôt le moteur, et examine le fond de cale, où il me semble que l'eau du puits présente une couleur grisâtre témoignant d'une fuite d'huile. Nous voilà avec la perspective d'une virée entièrement à la voile jusqu'aux îles néerlandaises, seules considérées comme garantissant la sécurité du navigateur en transit vers Panama.
Je vous rassure tout de suite, tout s'est passé au mieux, y compris la procédure PAN de demande d'assistance à l'arrivée pour le remorquage jusqu'à un ponton : celui de Curaçao Marine où nous sommes arrivés le jeudi vers midi.
Donc vendredi matin, dès l'ouverture, s'est pointé le concessionnaire Yanmar local. Il a balayé ma description de l'incident : c'était trop tard, il fallait enlever le moteur pour chercher cette fameuse fuite. Si j'avais la chance de ne pas avoir à changer le moteur, ça me coûterait au bas mot cinq mille dollars, et plusieurs semaines d'immobilisation. Je me suis récriée, il m'a engueulée, a consenti à examiner et démarrer le moteur, et a finalement fait intervenir son technicien électrique. Lequel, au bout d'une demi-heure, a déclaré qu'il s'agissait d'une mise à la masse fautive, que le moteur avait été câblé comme pour une coque en alu...! Il me semble bien d'ailleurs avoir déjà reçu cette explication d'Hervé, de GMS à l'Herbaudière. RAS donc, ça m'a coûté la modique somme de 60USD, ce qui n'a pas amélioré l'humeur de mon grincheux - sans doute parce que je l'avais taclé.
Tout ça pour dire qu'aujourd'hui dimanche est notre troisième jour aux îles néerlandaises. J'ai pris le temps de régler favorablement le deuxième point noir qui empêchait une navigation en sécurité : la puce Iridium a été réinitialisée ! J'ai aussi pris quelques photos :) Si tout va bien nous repartons demain matin avant dix heures, les procédures de sortie viennent d'être accomplies. A vous revoir à Panama !