On ne l'a pas encore ouvert, on vous tient au courant depuis notre petit coin
de paradis :)
mardi 30 avril 2019
Il est arrivé, le paquet !
Par Agate le mardi 30 avril 2019, 20:12
mardi 30 avril 2019
Par Agate le mardi 30 avril 2019, 20:12
On ne l'a pas encore ouvert, on vous tient au courant depuis notre petit coin
de paradis :)
samedi 27 avril 2019
Par Agate le samedi 27 avril 2019, 14:52
Pas sûr que le titre de ce post soit au goût de ses destinataires, parce qu'on
n'a pas trouvé sur notre clavier le caractère approprié pour prononcer le "eu"
qui doit se lire sous le o : en norvégien, le o est barré en oblique ;)
Mais j'espère que Klara et Bernhardt me le pardonneront. Ils étaient conviés
hier soir à bord de Nimic II pour les remercier (surtout Klara)
d'avoir aidé à nous dégager de la vilaine bouée précédemment signalée.
Aujourd'hui ils partent vers les îles Cies à bord de leur magnifique vieux
gréement, autour duquel Bernhardt fait sa vie depuis une quinzaine d'années, et
que Klara a rejoint il y a presque dix ans. Depuis lors, ils utilisent leurs
compétences propres pour financer leurs aventures communes autour de
l'Atlantique : il est mécanicien, elle est charpentier de marine. Quand on
leur demande comment ils font pour entretenir leur monture, leur réponse
symétrique est : "je me suis adjoint les compétences nécessaires !". Et on
aura remarqué, sur le cliché joint, que les outils les plus solides (comme un
guindeau à bringuebale, par exemple) ne résistent pas à Klara ;)
D'ailleurs, tandis que Flekkeroy étalait stoïquement le coup de vent
au mouillage dans la baie, Nimic profitait de l'annonce de l'arrivée
imminente de ses pièces de rechange pour se la couler douce au ponton. En
compagnie d'oiseaux de passage venus profiter de l'abri local, comme le superbe
et tout neuf RM Natalia, par exemple, que Thomas et sa famille nomade
ont tout de suite repéré. Bons vents à tous ces navigateurs.
Quant à Nimic, euh... comment dire ? Pour éviter d'avoir à
incriminer les transporteurs locaux, les trafiquants internationaux ou les
prestataires approximatifs, on dira qu'il y a toujours des bricoles en cours
pour vous retenir à bon port, comme ici un ajustement de la casquette de la
chaussette du gennaker De retour au mouillage dans
l'attente de meilleures nouvelles, je vous embrasse !
samedi 20 avril 2019
Par Agate le samedi 20 avril 2019, 22:41
Quand une cochonnerie flottante informe et couverte de moules apparaît entre le
bateau et la bouée de l'orin à l'étale de basse mer, on se dit que la chasse
aux oeufs a mal commencé... Et en effet, Nimic a dû faire appel à
l'aide de ses voisins pour démêler l'infâme noeud de chaîne et de câblot qui
s'était formé au gré des marées de ces derniers jours. L'équipe du port prétend
qu'elle n'y peut rien car ces vieux corps-morts sont abandonnés par des
propriétaires privés.
La bonne nouvelle, c'est qu'on n'est
plus seul au mouillage. Ce soir, il y a sept autres bateaux pour partager
l'abri, et accessoirement profiter de la douceur ambiante quand les rafales de
nord se calment. On a même droit à un concert en plein air à trois cents
mêtres, sur la jetée. Joyeuses Pâques !
samedi 13 avril 2019
Par Agate le samedi 13 avril 2019, 16:41
Les îles Cies vues de la baie dans la pétole...
Le citronnier croulant de fruits dans le jardin de la bibliothèque...
La visite du cétacé furtif dans le soleil levant... tous ces détails donnent un
goût doux-amer à l'attente !
dimanche 7 avril 2019
Par GA696-GANDI le dimanche 7 avril 2019, 08:15
'Promenade en mer', joli nom pour un Jeanneau 43 DS qui déjà bien navigué, non ? Jeunes mariés, Pieter et Etienne, ses heureux nouveaux propriétaires, vont pourtant en changer après l'avoir convoyé de Gibraltar à leur port d'attache au sud de l'Angleterre. Par celui d'un joli patelin de leur pays d'origine, l'Afrique du Sud.
Ils ont débarqué il y a trois jours sur le ponton qui abrite Nimic II en attendant que le vent se calme, encore tous secoués de leur première vraie expérience hauturière. Bien qu'ils soient dotés de toutes les qualifications nécessaires à leur aventure commune, à leurs yeux je suis une baroudeuse des mers, ce qui fait toujours du bien quand on en a entendu de toutes les couleurs. Nous avons fraternisé. Ils s'accoutument doucement à l'idée qu'une navigation se décide au jour le jour, en fonction de la météo réelle et des contraintes techniques plutôt que du planning de l'équipage. Et aussi que si l'on s'interdit de faire quelque chose parce qu'on risque d'y perdre la vie, c'est qu'on est déjà mort dans sa tête. Aristote et Schrödinger, même combat !
P.S.: Aux dernières nouvelles, les pièces de rechange pour l'hydrogénérateur seront prêtes vendredi 12 avril... Nimic II et moi sommes encore à Baiona pour quelques temps !
P.S.2.: : Ikhalana Et ce n'est pas un lieu, mais le nom afrikaans d'une petite plante : Aloe tenuior Haw :)
mercredi 3 avril 2019
Par Agate le mercredi 3 avril 2019, 18:18
Pour ceux qui s'inquiéteraient de l'exiguïté de l'équipage de Nimic II
autour du monde, notamment ceux qui pensent que le titre de solo
sailer ne se trouve pas dans une pochette surprise, je tiens à signaler
que je ne suis plus désespérément seule à bord : les forces chamaniques de
l'univers m'ont attribué un mahram - un responsable masculin de mon
intégrité physique et psychologique - sous la forme du goéland qui vient
d'atterrir sur le panneau solaire babord arrière. Il a marqué son territoire
d'une superbe déjection et pris son air le plus martial pour me signifier de me
tenir à carreau. Merci l'univers ;)
P.S. Merci aussi à l'équipe de mulets qui s'active à débarrasser la coque de
ses herbes marines. On reviendra !
mardi 2 avril 2019
Par Agate le mardi 2 avril 2019, 21:37
Il s'est glissé en bout de ponton entre deux rafales, comme pour s'excuser. On
l'avait aperçu par hasard, du mouillage au milieu de la baie où l'on attend
l'arrivée des pièces de rechange. On avait dû chercher sur internet la
nationalité du pavillon arboré : blanc, bleu, rouge, mais qu'est-ce ?
Une fois la Russie identifiée, on avait vite trouvé : le
Shtandart est basé à La Rochelle, et se promène dans le coin. Une fois
reconnu, on n'a pas pu résister à l'approcher, l'admirer, le photographier pour
vous en rendre la prestance sur ce blog ;)
On peut-être est-ce seulement un prétexte pour, comme lui, se retrouver au
ponton pendant le coup de vent ?
samedi 30 mars 2019
Par Agate le samedi 30 mars 2019, 12:10
C'est ici, à Baiona, qu'est revenue l'une des deux caravelles de l'expédition
qui découvrit l'Amérique sous l'autorité de Christophe Colomb. Et voilà
Nimic II quasiment bord à bord avec la Pinta (bon, d'accord,
sa réplique seulement) amarrée et exposée pour exalter le souvenir et l'esprit
d'aventure. Sait-on qu'avant de découvrir les hamacs aux Caraïbes les marins
dormaient à même le pont ? Apprécions-nous autant qu'eux l'odeur
nauséabonde des fonds de cale, signe qu'il n'y avait pas de voies d'eau...
Connait-on la longue liste des plantes (patates,
tomates, maïs, tabac, et tant d'autres) qui s'implantèrent en Europe après 1492
?
Le commerce vers les Indes orientales fit la richesse de l'Espagne, la vieille
ville de Baiona en garde de beaux vestiges. Nimic II a passé une nuit
au ponton pour donner l'occasion à l'équipage de les visiter. Et pour refaire
l'avitaillement avant de retrouver son mouillage au centre de la baie, dans
l'attente des pièces de rechange pour l'hydrogénérateur
lundi 25 mars 2019
Par Agate le lundi 25 mars 2019, 23:11
Quelques amis étaient passés nous aider à larguer les amarres. L'un d'entre
eux, bien avisé, avait glissé : si besoin, arrête-toi à Baiona ! Eh
bien, nous y voilà, après avoir constaté que le complément de charge fourni par
l'hydrolienne serait indispensable à l'équilibre énergétique du bord. Je vous
présente donc l'objet du délit : un piètement d'engin non adapté à son
environnement, ici une machine soumise à de fortes turbulences marines.
Du coup, on admire la baie depuis son centre, où Nimic est venu
tranquillement mouiller au cours de la nuit dernière. On en profite pour se
reposer, en tenue de circonstances, avant de descendre à terre régler les
divers dossiers en cours. Et en attendant que les vents repassent au-dessous
des 30 noeuds...!
samedi 23 mars 2019
Par Agate le samedi 23 mars 2019, 13:31
Deux fois dans l'hiver on avait
démarré. On était revenu. Trop de pépins techniques, trop d'impondérables
météo. Il ne s'agit pas de risquer tout, il s'agit de prendre du plaisir en
retombant en enfance, à bord d'un bateau ami, aimé, auquel on a tout donné. Et
voilà qu'on en reçoit les grands bonheurs du large, comme ces virgas au lever
du soleil le jour du printemps. Les grains d'est qui s'en sont suivis
racontaient des légendes de tempêtes à venir. Mais on se glissera jusqu'aux
îles avant qu'elles ne fassent céder la dorsale anticyclonique qui s'est
installée des Açores à la pointe de Bretagne, avant que les doutes ne prennent
le dessus sur les bonheurs.
Et si vous lisez ce post, c'est que la dorsale a tenu... ou alors que la
skipper de Nimic II connaît ses limites et a mené sa barque dans un
des nombreux ports d'accueil sur la route. Ou plutôt (info de dernière minute),
qu'on a rencontré du réseau favorable au large de la Corogne ;)
Cinq jours à manoeuvrer dans le golfe de Gascogne à la recherche du meilleur
vent. Tempête de pétole au large de la pointe d'Espagne, les escadrilles de
cargos surgissent de nulle part et repartent de même. Les bataillons serrés de
goélands se posent à deux cents mètres devant nous sur la mer, dans l'espoir de
quelques agapes quand le bateau traverse laborieusement leur groupe. Toutes les
demi-heures, un signal est donné et le pack s'envole derrière pour reprendre sa
place devant. Ce manège s'est produit une demi-douzaine de fois, j'en ai déduit
que nous avions avancé de presqu'un mille sur l'eau. Sur le fond, c'est une
autre histoire, le GPS donnait parfois des vitesses négatives par la grâce des
courants côtiers ou de marée.
Qu'importe, nous sommes en mer, il fait beau, en journée les panneaux solaires
étalent parfaitement la consommation du pilote. Seul petit souci, l'hydro a
faussé compagnie à son embase, la ferrure est complètement déformée par la
force de l'eau, mal calculée, mal dimensionnée par des novices en matière de
mécanique marine. On a récupéré l'engin qui faisait ancre flottante sur son
bout de sécurité. On attendra la prochaine escale pour étudier la question.
Peut-être même que d'ici-là on aura tout bonnement décidé de se passer
d'hydrolienne !
On vous embrasse
vendredi 15 mars 2019
Par Agate le vendredi 15 mars 2019, 21:30
A l'heure où vous lirez ces lignes, nous serons peut-être déjà en mer pour
notre troisième tentative de départ ;) Alors, pour vous faire patienter dans
l'attente des nouvelles de l'arrivée prochaine de Nimic II aux îles
Canaries (ou peut-être sera-ce seulement Madère...), je vous
propose une lecture :
Argumentaire : "Entre la petite histoire et la grande, Ariane démêle les
légendes qui l'ont conduite en Afghanistan, un pays enclavé à mille milles de
toute étendue marine alors qu'elle est une fille des îles adonnée à la voile
depuis l'enfance. Comment vit-on sa vie quand on n'y a pas trouvé de sens,
quand les gens que l'on côtoie y rajoutent en mensonges délibérés, quand la
société se délite dans le virtuel ? Le roman nous distrait-il par des
sornettes, ou y trouvons-nous matière à nous construire dans la crudité de
situations réelles, leurs risques et leurs perspectives, fussent-elles la
fuite, l'impuissance ou le combat ? La brûlure de l'expérience et
l'urgence de l'écriture recollent les péripéties de l'absurde, recentrent le
vécu, et nourrissent l'étincelle d'espoir."
Couverture : dessin de Kaci, avec l'amicale autorisation de l'auteur et
l'accord de l'éditeur. Photo : droits réservés. Enjoy !
mercredi 13 mars 2019
Par Agate le mercredi 13 mars 2019, 08:41
Il est d'origine, fonctionnel, sécurisant, le réchaud à pétrole Optimus du
bord. On pourra entendre les arguments contraires des partisans d'un réchaud à
gaz, et c'est ce dernier type qui équipe les cuisines des voiliers modernes.
Sur Nimic II, on reste attaché aux choix du grand ordonnateur... Sauf
que parfois, des pièces viennent à faire défaillance, comme aujourd'hui la
grille de l'un des brûleurs, qui vient de céder sous l'emprise de l'âge,
l'humidité, la corrosion...
Ce modèle n'est plus commercialisé :( L'équipage serait très reconnaissant.e à
quiconque disposerait de pièces de ce type et pourrait nous les faire parvenir.
Merci d'avance !
dimanche 24 février 2019
Par Agate le dimanche 24 février 2019, 17:32
Il y a toujours quelque chose à faire sur un bateau qui attend sa
fenêtre ! Mais les jours propices au bricolage sont peu nombreux, alors on
cumule : hisser la grand-voile pour enlever les ris de la dernière nav,
changer les attaches de la capote, changer les poignées en bois du panneau
arrière, mettre des tapons un peu partout pour faire beau, imaginer une
rehausse à la taille de la capitaine pour la timonerie intérieure, tout ça
c'est du détail.
Le plus important de nos travaux des dernières semaines fut de placer des
taquets sur le maître bau (histoire de ne plus se retrouver en drapeau lors
d'un apontage solitaire), de poser l'antenne GPS de l'AIS, et de terminer la
mise au point de l'hydrolienne. Avec tout ça, on devrait être prêt quand la
Corogne sera enfin dégagée :)
Et en attendant, on admire les derniers travaux de dragage du port, avec le
magnifique Fort-Boyard en évolution au mètre près !
lundi 4 février 2019
Par Agate le lundi 4 février 2019, 13:42
Vélo d'affaires, vélo de chantier, vélo de ponton ? Il m'a accompagnée à
chaque moment depuis trois ans, mon seul moyen de locomotion sur le projet
Nimic II autour du monde. Je lui promettais justement une révision
complète pour restaurer ses fonctions de freinage ou d'embrayage, aux bons
soins de Charier qui me l'avait préparé et entretenu tout ce temps. Mais hier,
au déclin du jour sur la jetée Est du port de l'Herbaudière, alors que le joli
soleil avait pu donner des envies de changement d'air, il a préféré la fonction
vélo de balade à celle de vélo de charge, et pris la poudre d'escampette.
J'en appelle aux liens d'amitié qui se sont noués depuis trois ans, ainsi qu'au
remord qui'il pourrait ressentir à me laisser ainsi totalement démunie. Je gage
que mon fidèle vélo retrouvera sa place sur le projet. Peut-être que les deux
dames repérées à l'aider à prendre sa liberté sauront lui faire entendre
raison ?
mercredi 30 janvier 2019
Par Agate le mercredi 30 janvier 2019, 10:31
Ils disaient : tu ne vas
pas rester à bord, hein ? Comme une araignée dans sa toile, Nimic
II s'est préparé à accueillir Gabrielle, la première tempête à traverser
le Golfe cet hiver. Le noroît prévu juste par le travers du bateau le
basculerait vers le ponton sous l'effet du fardage. Fallait-il fuir vers le
fond du port, ou rester appuyé sur le gros pieu du ponton de la SNSM ? On
a choisi. Le jeu est d'éviter que les deux masses entrent en collision, avec
retenues, amarres et autres défenses renforcées style pneus de camion. L'équipe
du port n'était d'ailleurs pas en reste de vérifications.
Finalement, en situation, ça ne dépasse pas les
quinze degrés de gite. Par contre, l'anémonètre s'est pris quelques
trépidations, dont on a pu saisir les plus modérées. La pointe à 62,1 noeuds a
échappé à la vivacité de notre objectif ;) On s'en tire avec un sommeil bien
moins troublé qu'en mer et juste quelques traces noires sur le gras de la coque
lundi 28 janvier 2019
Par Agate le lundi 28 janvier 2019, 20:54
Les amis sont venus, merci ! Depuis trois semaines maintenant, les petits
travaux avancent, aux bons soins de nos voiliers favoris, Simonin dans le
gréement, ou Burgaud pour l'électronique. On attend les taquets et les boulons
pour renforcer l'amarrage au maître bau. Et bientôt on pourra se mettre à
l'affût de la prochaine fenêtre. Pour l'instant, elle est bien fermée, il
suffit de jeter un oeil par le hublot pour s'en convaincre, si les oreilles n'y
suffisaient pas ;)
Bonne année à tous !
samedi 5 janvier 2019
Par Agate le samedi 5 janvier 2019, 23:42
On a largué les amarres à la Saint-Sylvestre en début d'après-midi, avec une
météo maussade quoique prometteuse : peut-être une dizaine de jours en
régime d'est garantissant une calme traversée du golfe et une descente vers les
Canaries dans les meilleures conditions. On passait la bouée de la Grise avec
toute la voilure établie au portant sous pilote. Route au 220, la mer est
belle, le vent léger, la vitesse entre 4 et 5 noeuds, c'est l'euphorie du grand
départ. Ça n'a pas duré.
Dès la tombée de la nuit, soit deux heures et demie sans charge au moteur, on
notait une baisse à 88% de la charge du parc des instruments de navigation, qui
reçoit pourtant en priorité les imports des panneaux solaires (manifestement
inopérants avec ce ciel plombé) et de l'hydrogénérateur (pourtant en situation
favorable d'autant que la vitesse augmentait à six noeud avec le vent
forcissant). Le moniteur donnait une autonomie de 10 heures. On est alors passé
en couplage avec le parc de batteries lumières histoire d'améliorer notre
autonomie, soit 22 heures dans ces nouvelles conditions. Et puisqu'on était
parti pour réveillonner en mer, on décidait de ne décider que le lendemain
;)
A l'heure de l'extinction des feux le 1er janvier, on a découvert une
hirondelle de mer transie dans le cockpit, on lui a promis de la ramener à
terre. L'autonomie était passée à 13 heures, et le ciel commençait à
s'éclaircir, laissant espérer l'apparition du soleil et l'apport d'énergie par
les panneaux solaires. On a alors lancé une requête météo. Ca nous a pris vingt
minutes de connexion satellitaire tout de même, pour constater une dégradation
des conditions au niveau de la Corogne. La raison était de rentrer à
l'Herbaudière. Pour ramener l'hirondelle au sec, bien sûr.
Chacun aura deviné que, du
coup, il fallait rentrer au près. Nos dix-huit heures de grand largue babord
amures se sont soldées par soixante heures de près en tirant des bords à
voilure progressivement réduite dans le vent forcissant, pour se terminer le
dernier jour avec deux ris dans la grand-voile et la moitié du foc enroulé,
avec 20 à 30 noeuds de vent et une mer agitée. Heureusement le bateau navigue
tout seul barre amarrée dans ces conditions, plus besoin de pilote, et comme le
soleil est apparu le 2 janvier, les batteries se sont stabilisées à 70% de
capacité. Ouf !
Après un coucou au Goulphar, Nimic II a croisé sa route à la bouée de
la Grise pour rentrer avec le flot dans la nuit du 3 au 4 janvier. La capitaine
a connu un grand moment de solitude pour l'arrivée au ponton de nuit par vent
d'est de 20 noeuds. Le bateau s'est retrouvé en drapeau par l'arrière, il a
fallu une demi-heure de reprise d'amarres pouce à pouce pour regagner sa place
au ponton visiteurs, sans casser personne dans le port
L'hirondelle est arrivée vivante, mais pas bien en forme. Peut-être ses mânes
nous ont-elles jeté un sort, parce que le lendemain, en complétant mon
amarrage, je me suis retrouvée à l'eau, juste à l'endroit où je l'avais
délicatement déposée pour qu'elle rejoigne les éléments de l'univers.
Epilogue. On a peut-être trouvé une explication à la défaillance de
l'hydrogénérateur : un des boulons de fixation a sauté ! Cela vient
compléter la liste des menues défaillances que ces trois jours de mer ont
apportées, et qu'on va s'attacher à réparer en attendant la prochaine fenêtre
météo et les visites de nos amis.
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